• ♥L’enfant ♥

    ♥ L’enfant ♥

    ♥ L’enfant ♥♥ L’enfant ♥

    L’Enfant

    Les turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil.

    Chio, l’île des vins, n’est plus qu’un sombre écueil,

    Chio, qu’ombrageaient les charmilles,

    Chio, qui dans les flots reflétait ses grands bois,

    Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefois

    Un chœur dansant de jeunes filles.

    ♥ L’enfant ♥ 

    Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis,

    Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,

    Courbait sa tête humiliée ;

    Il avait pour asile, il avait pour appui

    Une blanche aubépine, une fleur, comme lui

    Dans le grand ravage oubliée.

    ♥ L’enfant ♥ 

    Ah ! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux !

    Hélas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus

    Comme le ciel et comme l’onde,

    Pour que dans leur azur, de larmes orageux,

    Passe le vif éclair de la joie et des jeux,

    Pour relever ta tête blonde,

     ♥ L’enfant ♥

    Que veux-tu ? Bel enfant, que te faut-il donner

    Pour rattacher gaîment et gaîment ramener

    En boucles sur ta blanche épaule

    Ces cheveux, qui du fer n’ont pas subi l’affront,

    Et qui pleurent épars autour de ton beau front,

    Comme les feuilles sur le saule ?

     ♥ L’enfant ♥

    Qui pourrait dissiper tes chagrins nébuleux ?

    Est-ce d’avoir ce lys, bleu comme tes yeux bleus,

    Qui d’Iran borde le puits sombre ?

    Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand,

    Qu’un cheval au galop met, toujours en courant,

    Cent ans à sortir de son ombre ?

    ♥ L’enfant ♥ 

    Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois,

    Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,

    Plus éclatant que les cymbales ?

    Que veux-tu ? fleur, beau fruit, ou l’oiseau merveilleux ?

    – Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus,

    Je veux de la poudre et des balles.

    Victor Hugo,


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  • ♥ Magie d’un rêve ♥

    ♥ Magie d’un rêve ♥

    ♥ Magie d’un rêve ♥

    « Il est bon de rêver longtemps, car les avantages dont la perspective lointaine nous sourit

    comme un mirage de bonheur, vus de près et touchés du doigt, peuvent faire fuir l'illusion et irriter le désir :

    Le bonheur le plus ardemment désiré, dit Pierre Leroux, quand il est obtenu, effraye l'âme de son insuffisance.

    Notre cœur est semblable au tonneau des Danaïdes que rien ne pouvait remplir.

    Citation de Louis-Auguste Martin »


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  • ♥ Les Iles ♥

    ♥ Les Iles ♥

     

    ♥ Les Iles ♥♥ Les Iles ♥

    Les îles

    Au large, dans l'attrait d'un fier isolement,

    Apparaissent les îles

    Où parfois en rêveur, en chasseur, en amant

    À la sourdine on file.

     ♥ Les Iles ♥

    N'importe où l'on aborde, avidement on fait

    Le tour de son royaume,

    Et la tente, sitôt dressée, est un palais

    Que l'atmosphère embaume.

    ♥ Les Iles ♥ 

    On se trouve lié d'instinct aux voyageurs

    De tout bateau qui passe.

    On a de l'intérêt pour les hérons guetteurs

    Grimpés sur leurs échasses.

     ♥ Les Iles ♥

    On muse sur la grève, on fauche pour son lit

    Les rouges salicaires

    Par quoi l'île transforme en élégants replis

    Marais et fondrières.

    ♥ Les Iles ♥ 

    L'éloignement du monde infuse dans l'air pur

    Un subtil aromate.

    On écoute en son cœur, près de l'eau, sous l'azur

    Chanter une sonate.

     ♥ Les Iles ♥

    On s'en revient les yeux fixés là-bas, et tel

    Qu'aux jours de sa bohème ;

    Heureux d'avoir été, dans le calme archipel,

    Splendidement soi-même.

    Alphonse BEAUREGARD


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  • ♥ Dans la neige  ♥

    ♥ Dans la neige ♥

    ♥ Dans la neige ♥

    Il a neigé la veille et, tout le jour, il gèle.

    Le toit, les ornements de fer et la margelle du puit,

    Le haut des murs, les balcons, le vieux banc.

    Le grésil a figé la nature, et les branches

    Sur un doux ciel perlé dressent leurs gerbes blanches.

    Mais regardez, voici le coucher de soleil,

    A l’occident plus clair court un sillon vermeil,

    Sa soudaine lueur féérique nous arrose,

    Et les arbres d’hiver semblent de corail rose.

    François Coppée


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  • ♥ Automne ♥

    ♥ Automne ♥

    ♥ Automne ♥

    LE BAL DE L’AUTOMNE 

    L'automne est un couturier créateur

    Créateur de beautés en couleurs

    Tous les tissus sont représentés

    Du plus soyeux au plus lumineux

    J'aime les camaïeux de bleus

    Les mannequins sont tous superbes

    Toutes les couleurs et toutes les races

    Représentation faite avec allure et grâce

    Du plus mince au plus grassouillet

    Tous sont richement habillés

    Le défilé élégant et multicolore

    Chaque modèle me surprend encore

    Une douce musique donne l'ambiance

    Chaque mannequin son charme , son élégance

    Les robes de la plus belle à la plus sophistiquée

    Jusqu'à la robe majestueuse et étoilée

    Sans doute la plus belle celle de la mariée

    J'ai retenu pour mon amour une belle bleuté

    Les yeux ce sont mis de suite à rêver

    ClaudeB

     

     


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  • ♥ Le voilier ♥

    ♥ Le voilier ♥

    ♥ Le voilier ♥

    Je suis au bord de la plage,

    Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l’océan

    Il est la beauté, il est la vie,

    Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.

    Quelqu’un à mon côté dit : il est parti !

    Parti ? vers où ?

    Parti de mon regard c’est tout !

    Son mât est toujours aussi haut,

    Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.

    Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.

    Et juste au moment où quelqu’un près de moi dut : il est parti !

    Il y en a d’autres qui, le voyant poindre à l’horizon et venir vers eux,

    S’exclament avec joie : le voilà ! 

    William Blake 


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  • ♥ La forêt ♥

    ♥ La forêt ♥

    ♥ La forêt ♥

    "Nous n'irons plus au bois"

    Nous n'irons plus au bois, les lauriers sont coupés.

    Les Amours des bassins, les Naïades en groupe

    Voient reluire au soleil en cristaux découpés

    Les flots silencieux qui coulaient de leur coupe.

    Les lauriers sont coupés, et le cerf aux abois

    Tressaille au son du cor ; nous n'irons plus au bois,

    Où des enfants joueurs riait la folle troupe

    Parmi les lys d'argent aux pleurs du ciel trempés ;

    Voici l'herbe qu'on fauche et les lauriers qu'on coupe.

    Nous n'irons plus au bois, les lauriers sont coupés.

    Théodore de Banville (1823-1891)


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