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♥ Les Iles ♥
Les îles
Au large, dans l'attrait d'un fier isolement,
Apparaissent les îles
Où parfois en rêveur, en chasseur, en amant
À la sourdine on file.
N'importe où l'on aborde, avidement on fait
Le tour de son royaume,
Et la tente, sitôt dressée, est un palais
Que l'atmosphère embaume.
On se trouve lié d'instinct aux voyageurs
De tout bateau qui passe.
On a de l'intérêt pour les hérons guetteurs
Grimpés sur leurs échasses.
On muse sur la grève, on fauche pour son lit
Les rouges salicaires
Par quoi l'île transforme en élégants replis
Marais et fondrières.
L'éloignement du monde infuse dans l'air pur
Un subtil aromate.
On écoute en son cœur, près de l'eau, sous l'azur
Chanter une sonate.
On s'en revient les yeux fixés là-bas, et tel
Qu'aux jours de sa bohème ;
Heureux d'avoir été, dans le calme archipel,
Splendidement soi-même.
Alphonse BEAUREGARD
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♥ Dans la neige ♥
Il a neigé la veille et, tout le jour, il gèle.
Le toit, les ornements de fer et la margelle du puit,
Le haut des murs, les balcons, le vieux banc.
Le grésil a figé la nature, et les branches
Sur un doux ciel perlé dressent leurs gerbes blanches.
Mais regardez, voici le coucher de soleil,
A l’occident plus clair court un sillon vermeil,
Sa soudaine lueur féérique nous arrose,
Et les arbres d’hiver semblent de corail rose.
François Coppée
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♥ Automne ♥
LE BAL DE L’AUTOMNE
L'automne est un couturier créateur
Créateur de beautés en couleurs
Tous les tissus sont représentés
Du plus soyeux au plus lumineux
J'aime les camaïeux de bleus
Les mannequins sont tous superbes
Toutes les couleurs et toutes les races
Représentation faite avec allure et grâce
Du plus mince au plus grassouillet
Tous sont richement habillés
Le défilé élégant et multicolore
Chaque modèle me surprend encore
Une douce musique donne l'ambiance
Chaque mannequin son charme , son élégance
Les robes de la plus belle à la plus sophistiquée
Jusqu'à la robe majestueuse et étoilée
Sans doute la plus belle celle de la mariée
J'ai retenu pour mon amour une belle bleuté
Les yeux ce sont mis de suite à rêver
ClaudeB
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♥ Le voilier ♥
Je suis au bord de la plage,
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l’océan
Il est la beauté, il est la vie,
Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.
Quelqu’un à mon côté dit : il est parti !
Parti ? vers où ?
Parti de mon regard c’est tout !
Son mât est toujours aussi haut,
Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et juste au moment où quelqu’un près de moi dut : il est parti !
Il y en a d’autres qui, le voyant poindre à l’horizon et venir vers eux,
S’exclament avec joie : le voilà !
William Blake
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♥ La forêt ♥
"Nous n'irons plus au bois"
Nous n'irons plus au bois, les lauriers sont coupés.
Les Amours des bassins, les Naïades en groupe
Voient reluire au soleil en cristaux découpés
Les flots silencieux qui coulaient de leur coupe.
Les lauriers sont coupés, et le cerf aux abois
Tressaille au son du cor ; nous n'irons plus au bois,
Où des enfants joueurs riait la folle troupe
Parmi les lys d'argent aux pleurs du ciel trempés ;
Voici l'herbe qu'on fauche et les lauriers qu'on coupe.
Nous n'irons plus au bois, les lauriers sont coupés.
Théodore de Banville (1823-1891)
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♥ Première neige ♥
LE FROID, LA NEIGE, LES PENSES
Dans le froid qui sévit, mon cœur bat fantoche
Je tremble dans mon corps, les frissons me reprochent
La bise qui s'agite en arabesques folles
Pique, comme un démon, ce corps qui carambole
La face vague et blanche, l'œil fixe en ce lieu
Brûle d'un dernier rayon, comme l'oiseau de feu
Je suis glaçon dans un bal pas joyeux
Rêve des amis, autour de moi, au coin du feu
Mon regard reflète les frissons de mon âme
Comme si mon esprit avait éteint sa flamme
Et soudain, s'en allant comme l'oiseau qui passe
Abandonne son nid comme de guerre lasse
Dans ce froid qui sévit mon cœur joue de la lyre
Je ne pense plus à rien, pas même écouter l'eau vivre
Plus de lettres, plus de sons, à sortir de ma bouche
Des refrains de chanson aux amours peu farouches
Tremble mon corps de ses frissons pas mystères
Le froid m'a transformé en être solitaire
La clarté du dehors emplie toute mon âme
Des fantômes givrés s'amusent, je les blâme
La flamme qui crépite emplit mon cœur d'amour
La chaleur qui me berce a la douceur du velours
Velours qui miroite de belles couleurs du bleu
Celui que je vois avec le cœur, dans les cieux
ClaudeB
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♥ Le lac ♥
Le lac
Le temps s'est arrêté sur le lac endormi
Pas un souffle, sur l'onde de sa vie
Les arbres incrédules font entre eux silence
Rien ne vient troubler le chant de cette absence
Le voile de ce temps à décoloré le bleu du ciel
Sans savoir si le dieu du moment est éternel
Il pleure en blanches nuées au palais des cieux
Les montagnes soucieuses de leur teint laiteux
Se concertent avec un calme glacial de douceur
Chacune y va de son petit mot de crainte et de peur
Le lac plonge au plus profond de ses couleurs
Pour éclairer ses voisines à retrouver les saveurs
De ce temps qui a disparu sans l'avoir annoncé
Pour faire prendre conscience qu'il faut un peu méditer
Sur le chant des notes qui composent la vie
Réaliser un véritable ensemble naturel d'harmonie
Le temps ne s'arrêtera jamais avec tendresse
Son horloge immortelle n'a aucune faiblesse
ClaudeB
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